Symboles et usages de la barbe
La barbe est souvent perçue comme l’incarnation du « mâle » chez l’homme, un souvenir lointain de nos ancêtres, plus sauvage. Mais est-ce vraiment le cas ? La barbe n’est-elle pas simplement un moyen de s’affirmer, une marque reconnaissable comme un soin particulier à une partie du visage ? Plus qu’une mode, il semble que la barbe soit un style de vie à part entière.
Les années 90 ont fait la part belle aux hommes rasés de près, presque imberbes. L’âge d’or d’acteurs comme Brad Pitt, Tom Cruise ou Leonardo Di Caprio démontre une tendance tournée vers l’homme lisse, dans tous les sens du terme. Pourtant, entre-temps, l’époque a changé et tous ses acteurs ont arboré fièrement de larges barbes dans des films ou dans la vie.
Mais pourquoi donc la barbe est-elle une caractéristique si particulière de notre corps ? Tentons de trouver quelques réponses.
Une Histoire millénaire
Rappelons d’abord que notre civilisation est avant tout basée sur le modèle grec. La démocratie, la logique, la causalité, bon nombre d’héritages qui nous influencent encore maintenant. Mais l’antiquité nous a aussi laissé la mythologie et les arts. Ou, à l’époque, la barbe est un attribut de puissance et de sagesse. La plupart des philosophes et des guerriers d’alors sont représentés avec des barbes. Mais plus encore, ce sont les dieux qui illustrent cette puissance . Nous avons tous en tête l’image de Zeus, Poséidon, ou encore Arès et tous ont des barbes à faire pâlir les meilleurs barbiers de France.
Cette culture de la barbe, qu’elle soit touffue, sous forme de simple bouc, ou en natte se retrouve sur tous les continents et dans toutes les cultures.
Confucius est ainsi dépeint avec une très longue barbe, comme plusieurs grands sages ou philosophes orientaux.
Plus tard, Freud, Jaurès, ou bien plus récemment Umberto Eco préserveront cette représentation de la barbe comme attribut d’une certaine sagesse. Car c’est la notion de temps et d’expérience qui est sous-jacente ici. Une longue et belle barbe, c’est le signe d’un vécu.
Un moyen de cacher ses émotions
Plusieurs études font état de la barbe comme d’un moyen inconscient de camoufler ses émotions. Si cela peut paraître une mauvaise chose au premier abord. Regardons donc de plus près. Camoufler ses émotions ne veut pas dire les enterrer au plus profond de soi. Certains traits du visage comme les livres sont de véritables petites boussoles à émotion pour celui qui sait y regarder. Chose impossible avec une barbe.
Prenons un exemple concret. Dans une partie de poker, tous les joueurs tentent d’analyser les mains de poker au travers des visages. Si vous avez une épaisse barbe, la moitié du vôtre sera alors inaccessible aux facétieux qui voudront y lire votre bluff. La barbe est une sorte de masque à émotions de ce point de vue, pourtant, un sourire ce masque vole en éclats. Plus qu’une sorte de barrière qui donnerait un air sérieux ou même bourru, c’est donc un avantage dans les relations sociales.
Car, au lieu de prendre cela comme une frontière entre vos émotions et le monde, ça peut aussi être un filtre que vous pouvez utiliser à loisir.
Une identité bien particulière
La barbe fait aussi partie d’un personnage. Barbe Noire en est le meilleur exemple. Son personnage tout entier est enfermé dans sa barbe. De nos jours, sportifs et artistes n’hésitent plus à la porter. En France, on pense directement à Sébastien Chabal, rugbyman avec son look très nature et sa barbe bien fournie. Mais, s’il existe un sportif qui a fait de sa barbe une légende, c’est bien entendu James Harden, le joueur de la NBA.
S’il était célèbre avant de laisser pousser sa désormais mythique beard, il est devenu aujourd’hui un joueur majeur de la ligue américaine et si sa barbe ne l’a pas vraiment aidé dans ses performances, elle a participé à créer un personnage reconnaissable entre mille et attachant. Celui qui est surnommé « The Beard » (La Barbe en anglais) est la preuve que la barbe ne fait pas une identité, mais elle y participe grandement.
Un atout naturel
Sans verser dans l’idolâtrie, la barbe peut donc être un avantage de plusieurs manières. C’est d’abord un vecteur de l’histoire des civilisations, avec toutes les pensées inconscientes et sous-jacentes que ces millénaires d’histoire nous ont inconsciemment inculquées. Ensuite, cela peut servir de filtre pour ne pas laisser transparaître toutes ses émotions, quand on veut bien entendre. Enfin, cela participe à la construction d’une identité.
En tant qu’attribut reconnaissable et très vite identifiable, la barbe marque les esprits.
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